Lully et Molière dans le film "Tous les matins du monde"

Lisez et écoutez en français

Voici les liens vers de grands quotidiens français
- Le Monde, journal de référence
- Le Figaro
- Libération

Le journal de vulgarisation des Sciences Humaines
Exemple en ce moment un dossier sur la responsabilité sociale des entreprises (thème des Terminales en Langue du partenaire: le travail)

Et quelques programmes télévisés francophones:
- la célèbre émission Karambolage, sur les relations entre les langues allemande et française (Arte)
- les Mercredis de l'Histoire (Arte)

Les chaînes radiophoniques:
- France Culture
- France Inter  et l'émission culturelle Cosmopolitaines

la méthode de la dissertation (Première)

ETAPES	Que faire ?
L'analyse du sujet	Repérer les mots clés, ainsi que leur mise en relation par les mots outils, connecteurs, verbes, etc. Cela passe par la définition précise et riche, voire par DES définitions des notions, des mots clés du sujet Repérer les éléments discordants du sujet : oppositions, paradoxes, généralités un peu « molles », etc. Repérer les différentes figures de style qui peuvnt donner lieu à une ou plusieurs interprétations. Puis essayer de reformuler le sujet, en l'interrogeant sous plusieurs angles, en inversant les thèmes du sujet, en repérant les ensembles dessinés par les notions, les zones de recoupement, d'opposition, d'exclusion, de complémentarité, etc. => Vous devez pouvoir indiquer : - le thème à aborder - le problème posé - ce que vous devez montrer
La recherche d'arguments	Ces arguments, vos idées, doivent avoir le plus possible la forme de phrases, de telle sorte à ce que vous soyez bien sûr de ce que vous avancez. Un simple mot clé ou une expression ne suffisent pas toujours.
La recherche d'exemples	Parfois les exemples, les passages que vous avez étudiés font apparaître de nouveaux aspects auxquels vous n'aviez pas pensé au cours de l'étape précédente (demandez-vous pourquoi, cela est sans doute révélateur d'un aspect de l'œuvre à étudier). Notez les passages repérés et mettez-les en lien avec les arguments. Indiquez tout de suite les références précises que vous vous rappelez. Vous pouvez aussi écrire quelques citations clés et les analyser rapidement (cela suppose d'en avoir déjà sélectionné et mémorisé quelques unes).
L'organisation du plan	Les axes de votre plan (trois, ou parfois deux) découlent de votre problématique. Chaque partie est une réponse à votre problématique, la question de reformulation du sujet. Rédigez un plan détaillé : I 1. 2. 3. II 1. 2. 3. II. 1. 2. 3. Affinez si vous trouvez cela nécessaire. Indiquez les liens logiques entre I et II, II et III. Vous pouvez même commencer à rédiger vos deux transitions, cela vous aidera à clarifier votre raisonnement (dans un 1er temps, pour vous-même)
La rédaction provisoire de l'introduction	Cette rédaction sera provisoire dans la mesure où votre raisonnement peut très bien évoluer au fur et à mesure de la rédaction. Ainsi, cette introduction vous servira de guide tout au long de la rédaction ; néanmoins, vous améliorerez cette première version à la fin de la rédaction. Structure de l'introduction : - Ouverture générale contexte historique, culturel, artistique et littéraire ; présentation de l'auteur ; de l'œuvre : - Présentation de l'œuvre : forme, genre, registres, thèmes, action, personnages - Présentation du sujet, explication et reformulation - Problématique - Annonce du plan
La rédaction du devoir	Suivre les règles habituelles de rédaction d'un devoir argumenté (type commentaire) : une thèse par partie, un argument (1./2/3/) par paragraphe. Chaque partie/ axe (I./II/III) débute par une annonce des trois arguments (sous-parties 1./2/3) et s'achève avec une conclusion partielle. Les axes sont reliés par des transitions qui mettent en évidence le raisonnement Un paragraphe : argument/ explicitation de cette argument/ exemple, mise en relation avec l'argument explication de cette relation conclusion partielle, transition avec le prochain argument
La rédaction de la conclusion	La conclusion suite les règles habituelles du devoir argumentatif : - Synthèse (reprise des conclusions partielles des axes) - Une réponse claire à la question posée - Ouverture : reprise du sujet, éclairage nouveau donné à celui-ci à la lumière de l'analyse menée dans le développement,formulation d'une nouvelle question.
La rédaction de l'introduction finale
La relecture	Je repère : - la structure générale du devoir en ne relisant que l'introduction, les introductions et conclusions partielles et les transitions, et enfin la conclusion. - Je vérifie que le raisonnement est bin structuré et mis en évidence par des connecteurs logiques - Je relis attentivement pour vérifier la syntaxe : la construction des phrases est correcte, il ne manque aucun mot. - Je vérifie qu'il n'y a aucun manque dans la structure des paragraphes (voir numéro 6) ; j'ajoute éventuellement un exemple oublié, etc. - Je vérifie l'orthographe, et notamment > les noms des œuvres (soulignés), des personnages, de l'auteur > les accords (sujet/verbe/ att. S, dét/nom/ adj, pronom relatif/ verbe, accords du participe passé, etc.) > le temps des verbes : je dois utiliser le présent de vérité génrale, voire le participe passé quand cela est absolument nécessaire (je remplace par le présent et je vérifie) - Enfin, je vérifie le style : éviter les tournures avec un simple verbe être quand on peut le remplace par un verbe d'état plus riche, j'évite les « il y a », etc.

Conseils pour les épreuves orales du bac (Terminales)

1. CONSEILS PRATIQUES

Pensez à apporter:

• une bouteille d'eau

• une MONTRE (ou un réveil) de préférence avec des chiffres, et pas des aiguilles, parce que, pendant l'épreuve, on peut être tellement troublé qu'on ne sait plus vraiment à quelle heure on a commencé...

• des feutres de couleur pour le repérage des citations: en effet, il est difficile de trouver les citations quand on doit aller vite, utilisez des codes couleurs pour retrouver la citation que vous voulez très rapidement (la recherche d'une citation peut sinon vous déstabiliser)

Déroulement de l'épreuve

Déroulement de l'épreuve

• 10 minutes: exposé, réponses aux questions sur le texte
  > introduction générale et situation du passage: 2 minutes
  > lecture et mouvement du passage: 2 minutes
  > questions 2, 3 et 4: 2 minutes chacune, soit 6 minutes
  
  
• 5 minutes: le jury vous pose quelques questions, vous devez essayer d'y répondre avec précision, en vous appuyant toujours sur des analyses précises du texte.
  
  
• 5 minutes: le professeur d'allemand vous interroge et vous demande de mettre en relation les programmes de français et d'allemand

2. L'ÉVALUATION DE L'ORAL

• Parlez spontanément, pensez à faire des pauses entre chaque question
• Respirez parfois profondément pour reprendre votre souffle.

• Il vaut mieux faire un peu plus de fautes et parler spontanément et de manière fluide, que bloquer se respiration, ou chercher trop longtemps ses mots: cela ennuie le jury.
• Pensez à regarder régulièrement votre jury, mais ne perdez pas de vue vos notes!

3. L'ANALYSE LITTÉRAIRE

• Suivez absolument l'ordre des questions. Il ne faut pas suivre l'ordre du texte.
  Certaines questions portent sur des passages précis du texte, d'autres demandent d'aborder le texte choisi dans son ensemble.
• Annoncez quand vous passez à une nouvelle question (voir vocabulaire: « J'aborde maintenant la question deux », « Je souhaite à présent traiter le thème de .... » par ex.)
• Définir les termes qui, dans les questions, désignent des notions littéraires essentielles (tragédie, registre comique, tragique, épique, pathétique, vraisemblable...)
• Rédigez si possible l'introduction et surtout la conclusion (pour finir proprement, la dernière impression est toujours très importante).
• La conclusion doit reprendre de manière très synthétique toutes les analyses faites dans les questions, et ceci, en y ajoutant des éléments précis de réponse.
• Les citations sont absolument nécessaires, tout comme le relevé des champs lexicaux: cela prouve au jury que vous êtes toujours près du texte, et que vos remarques ne sont pas générales ou superficielles. Cela fait aussi partie de ce qu'on attend d'un candidat en littérature, en tout cas, pour un jury français.
  Vous devez indiquer les numéros des lignes.
  Exemple: On relève à la ligne 6: « ... »

4. L'INTRODUCTION

Je vous rappelle que la question 1) intitulée « Situez et présentez le passage (action, mouvements) » doit être réalisée de manière construite, selon les étapes classiques d'une introduction:

1. Introduction générale sur l'auteur, le contexte historique et littéraire de l’œuvre
2. Le genre littéraire de l’œuvre
   > Donnez ici les définitions essentielles: journal fictif, tragédie moderne, etc.)
3. L'action / l'histoire du roman/de la pièce ses personnages et thèmes principaux
4. La situation du passage dans l’œuvre
   >Où se trouve ce passage dans l’œuvre? Que s'est-il passé avant ce passage?
5. LECTURE DU PASSAGE
   Vous pouvez l'annoncer ainsi: « Je souhaite maintenant lire le début de ce passage... »
   !! Il faut lire les didascalies dans un texte théâtral.

6. Les mouvements du passage (sa structure, sa progression)

Exemple: Chapitre 1, Le dernier Jour d'un condamné, V. Hugo (programme 2010)

Cet extrait, ouvert et clos par le refrain « Condamné à mort! » dans une structure circulaire, est composé des mouvements suivants.

• Les lignes 1 à 3 constituent une introduction qui annonce le thème de l'affrontement entre le narrateur-personnage et l'idée de sa mort imminente.
• Celle-ci lui rappelle ce qu'il a perdu: d'où le retour en arrière développé des lignes 4 à 10, introduit par l'indicateur temporel « Autrefois ». Le narrateur y peint sa vie avant le verdict de la condamnation, associée à la vie, la nature, l'amour, l'art.
• A ce tableau de la vie passée répond celui de sa vie actuelle de condamné, des lignes 14 à la fin, caractérisée par l'enfermement physique et moral qui prend la forme d'une obsession proche de la folie, mise en scène par une écriture proche du fantastique.

Le mouvement réaliste

Le mouvement réaliste

1. Un mouvement rejetant l'idéalisme et le moralisme

Le mouvement réaliste a d'abord une dimension polémique, elle s'oppose à d'autres mouvements littéraires et artistiques.

=> Il s'agit donc pour les artistes réalistes de donner à la réalité une représentation la plus exacte possible, rejetant l'idéalisation romantique, comme la visée moralisatrice de la littérature bien-pensante.

2. Une représentation objective de la réalité ?

• Zola définit en 1881 l'écriture romanesque comme la « reproduction exacte de la vie », dans sa médiocrité, sans véritables héros, mis en scène par un romancier qui s'efforce de disparaître complètement derrière l'action qu'il raconte.
• Maupassant met en évidence les difficultés de ce type d'écriture, il montre que la réalité est perçue par le romancier et qu'elle ne peut pas être transmise telle quelle : celle-ci est modifiée, décantée, et passe par la sensibilité de l'écrivain.
• C'est pourquoi souvent, notamment chez Stendhal ou Maupassant, on parle plus de « réalisme subjectif », car la perception de la réalité se fait au travers du filtre de la conscience collective ou du personnage.

=> Il s'agit plutôt de créer l'illusion du vrai ou de la réalité, ou peut aussi parler plus généralement d' »effet de réel » (notion définie par un grand théoricien de la littérature, Roland Barthes).

3. Quels thèmes sont-ils privilégiés ?

Toute la réalité, même les aspects jusque là méprisés par la littérature. Les artistes réalistes revendiquent une totale liberté dans le choix des sujets, qui sont les suivants :

• l'argent : la pauvreté, les classes sociales, le développement économique
• le travail : les différents métiers, les différentes conditions de vie, les conflits sociaux
• le corps : le corps dans la société, le corps du travailleur, du bourgeois, du paysan, de l'ouvrier, du mineur, les problèmes de santé, etc.
• le peuple : souvent « oublié » par les fresques historiques, son rôle politique est rappelé dans toute sa force

=> « Étudier non seulement l'homme, mais son état social » (selon Duranty, théoricien de la littérature, qui a créé la revue Réalisme, 1856), élever le peuple jusqu'à la dignité de l'art où il était jusque là absent.

4. Quels sont les procédés d'écriture ? Caractéristiques de l'écriture réaliste :
   
   
   > l'importance des descriptions et leur organisation précise : les nombreuses indications spatiales, temporelles donnent souvent l'impression de donner une représentation complète de la réalité (un paysage, un immeuble, une pièce où se déroule l'action
   > le rôle des adjectifs qui mettent en évidence les connotations péjoratives ou mélioratives
   - par exemple : pour mettre en évidence la pauvreté, la richesse, etc.
   > le point de vue du narrateur :
   - omniscient : il connaît les actions des personnages, leur passé, leur avenir, et accède même à leur pensée
   - ou parfois interne : c'est alors le point de vue du personnage qui domine, on voit par ses yeux, on perçoit par exemple la ville à travers son parcours dans les rues, les immeubles, ou encore on voit les autres personnages par son intermédiaire
   => c'est le réalisme subjectif
   
   
    

La crise de la ville: écoutez un cours de philosophie

Vous trouverez ici le cours d'un professeur d'université sur la crise urbaine contemporaine:
http://www.faidherbe.org/videos/la-philosophie-de-la-ville-a-lepreuve-de-la-crise-du-monde-urbain

Bérénice: conclusion du commentaire des scènes 1 et 2 de l'acte I

Ces deux premières scènes sont donc bien en effet des scènes d'exposition, car elles jouent plusieurs fonctions :

1. La fonction générique: la mise en place de l'espace tragique

• L'espace tragique, un lieu solitaire et superbe
• traversé par des conflits
• et présenté comme le lieu où se révèlent des secrets intimes

2. La fonction dramatique: le personnage choisi est effectivement celui qui se trouve au centre de la constellation triangulaire des personnages
- Titus sera pris, comme l'espace dans son ensemble, entre une force anonyme, incarnée par « la cour », dépositaire des lois romaines, et une force incarnée dans l'amour pour Bérénice, la reine
- Bérénice, quant à elle, si son sort ne se dessine par encore de manière nette, demeure omniprésente, alors qu'elle n'est pas là, mais son nom et son titre sont scandés, jusqu'à l'adresse fictive en fin de scène 2
- car Antiochus, pris par l'hésitation et l'émotion, semble répéter la rencontre qu'il essaye d'obtenir avec elle afin de lui avouer l'amour qu'il a toujours voulu taire, avant de disparaître.
  3. La fonction poétique : le personnage est un être de langage
Le personnage tragique, ici, en l'occurrence, Antiochus, est lui-même le siège des conflits, et l'expression la plus explicite en est la forme du monologue délibératif.
Le vers, en l'occurrence, l'alexandrin est la scène privilégiée de cette tragédie, ou plus encore que dans tout autre pièce, « dire c'est faire ». On retient justement la révélation, la parole se fait secrète, jusqu'à ce que le personnage cède à sa passion : il entre alors dans l'univers tragique.
En effet, il est lui-même traversé par les tensions de l'espace (chiasme), du temps (adresse à un personnage encore absent) et de la passion (rythme heurté de l'alexandrin), enfin de manière plus ample il est le lieu de l'hésitation, de la mise en scène de la possibilité d'une alternative, définissant le tragique racinien.
La pièce progressera ainsi vers un paroxysme tragique, une fois que les personnages se seront tous dévoilés et renonceront finalement à ce qui les avait fait parler.